Depuis la création du « SAS Larib » en 2020, son utilisation est quotidienne au SMUR et son concept a été transposé dans de nombreux transports sanitaires en France, voire même dans d’autres pays. Cela permet réellement à l’équipe de faire face au risque infectieux de façon plus sereine, en garantissant une meilleure protection des soignants lors des transports et en réduisant le temps de bionettoyage pour permettre une rotation rapide des véhicules.

En mars 2020, l’équipe du SMUR Lariboisière a été en première ligne dans la prise en charge des patients suspects d’infection du Covid-19 et doit rapidement faire face à des problématiques concrètes. Les patients pris en charge sont lourds, nécessitant le plus souvent une oxygénation ou un support ventilatoire qui expose le personnel soignant à un risque de contamination majeur pendant la prise en charge mais aussi lors du transport du patient dans l’espace confiné du véhicule du SMUR. Les demandes de transports sont nombreuses et nécessitent que l’équipe soit rapidement disponible après une intervention, or le transport de patients contaminés implique un bionettoyage rigoureux de l’ambulance et du matériel potentiellement exposé afin de limiter le risque de contamination croisée aux autres patients, et cela prend du temps. Le véhicule n’étant plus adapté pour ces transports de patients, l’équipe a donc mis au point rapidement une solution pour répondre à ces contraintes.

Le projet d’une bulle de protection se concrétise sous l’initiative d’Emmanuel Letinturier, IDE au SMUR, Rémi Boubat, ambulancier au SMUR, et avec l’aide de l’ensemble de l’équipe. Des croquis sont réalisés, des prototypes sont fabriqués et testés grâce à l’aide d’une entreprise mettant à disposition son expertise et de la matière première. En 10 jours, le « SAS Larib » voit le jour.

Le SAS est une bulle de protection transparente qui se fixe dans la cellule sanitaire de n’importe quelle ambulance, permet d’isoler totalement le brancard et le patient du personnel et du reste de la cellule. De larges ouvertures zippées permettent d’accéder au patient et au matériel en cas de besoin.

Le personnel est donc protégé (le port des EPI est bien sûr maintenu). La surface du véhicule exposée aux aérosols est réduite ce qui rend la décontamination du véhicule plus rapide une fois l’intervention terminée. Après utilisation, le SAS est lui-même décroché et décontaminé selon un protocole validé par l’EOH, un autre est repositionné dans l’ambulance.