Le laboratoire de Toxicologie Biologique, une activité de haute technicité à l’AP-HP

Le laboratoire de Toxicologie Biologique, une activité de haute technicité à l’AP-HP

Le laboratoire de Toxicologie Biologique de Lariboisière dépendant du DMU BioGeM du GHU AP-HP. Nord Université de Paris est l’unique laboratoire de l’AP-HP à proposer une activité spécialisée de Toxicologie 24/24.

Depuis septembre 2017, le Dr Laurence LABAT a repris la responsabilité de l’unité fonctionnelle avec comme objectif de promouvoir l’activité de toxicologie dans des domaines variés. Le laboratoire appartient à la première et unique Fédération Française de Toxicologie créée en 2019 et regroupant ainsi la Réanimation Médicale Toxicologique (Pr Mégarbane), le Centre Anti Poison de Paris (Dr Langrand), le Centre Régional de PharmacoVigilance (Pr Henry) et les Urgences de Lariboisière (Dr Revue). Cette Fédération permet ainsi une concentration d’activités très spécialisées autour de la toxicologie et une meilleure visibilité de cette spécialité.

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Le champ d’investigation de la toxicologie biologique est vaste, allant de la prise en charge de l’intoxication volontaire ou involontaire notamment chez les jeunes enfants, au suivi des surdosages médicamenteux, des problèmes d’addiction aux drogues et à l’alcool, de la soumission chimique ainsi que des problèmes liés aux toxiques environnementaux. Cette discipline nécessite la combinaison de connaissances analytiques et toxicologiques spécialisées. Ainsi l’équipe constituée d’une vingtaine de personnes ne comprend que des techniciens et biologistes très spécialisés dans ce domaine dont la formation doit évoluer perpétuellement, parallèlement aux nouvelles technologies analytiques et aux nouvelles tendances de consommation des médicaments ou drogues.

Le rôle du laboratoire est de détecter ou de quantifier d’éventuels médicaments ou drogues potentiellement toxiques dans des prélèvements biologiques de patients mais également dans les échantillons retrouvés sur les consommateurs. Le dosage des métaux, représente une part importante de l’activité du laboratoire. Seul laboratoire de l’AP-HP dans ce domaine, cette activité concerne les aspects nutritionnels, les expositions professionnelles, environnementales ou accidentelles (ex. du plomb lors de l’incendie de Notre-Dame), les relargages de métaux à partir de biomatériaux et, bien sûr, les intoxications qu’elles soient aiguës ou chroniques, accidentelles ou volontaires.

Quels sont les derniers développements et avancées dans ce service ?

  • les prises en charge des intoxications par les médicaments du système GABA (GHB, GBL, Baclofène, Prégabaline…) très à la mode dans les milieux festifs et retrouvés dans les divers mésusages,
  • Le développement de screening toxicologique en méthode de chromatographie liquide haute résolution permettant de dépister plus de 1500 molécules allant de toutes les classes de psychotropes jusqu’aux nouvelles drogues de synthèse très consommées actuellement comme la méphédrone.
  • Très d’actualités ces derniers temps, le laboratoire s’est spécialisé dans l’identification des profils de consommateurs de cannabis : les utilisateurs de cannabis à usage médical et les consommateurs de cannabis récréatifs.
  • La caractérisation et le dosage par ICP-MS des nanoparticules métalliques, notamment les NP d’or très utilisées en cancérologie.
  • Développement du microéchantillonage type gouttes de sang séché. Plusieurs applications développées en recherche voient leur utilisation dans des pays étrangers pour faciliter le recueil et le transport vers le laboratoire (Suivi de la méthadone en addictologie au Sénégal, dosage des plombémies chez les enfants en Guyane dans les surveillances environnementales)

Cette démarche analytique et biologique dans le domaine de la toxicologie aboutit finalement à une véritable expertise où le biologiste toxicologue retrouve tout l’intérêt de sa discipline.