Dès le début de la pandémie, le collège des psychologues s’est organisé et s’est mobilisé pour intervenir auprès des personnels des hôpitaux Lariboisière et Fernand-Widal.

Ce fut tout d’abord un travail de repérage des situations potentiellement traumatiques pour les soignants. Dès le début, les psychologues ont organisé des passages quotidiens dans les services COVID pour donner aux agents qui le souhaitaient un temps d’échange pour parler de la situation, l’angoisse, la peur de se contaminer, de contaminer ses proches, la mort, la solitude des patients isolés mais aussi des instants de grâce lorsqu’un patient s’améliorait, de trouver du sens à son travail… Ils ont pu observer un élan de solidarité de l’ensemble des métiers de l’hôpital où chacun pouvait compter sur l’autre dans la chaîne hospitalière.

Dans ces rencontres avec les soignants, chacun pouvait exprimer son vécu, la fatigue, les longues journées passées à l’hôpital et parfois les douleurs personnelles qui resurgissent au décours d’une situation difficile… Ces échanges permettent également d’orienter vers la psychologue du personnel ou le psychiatre lorsque c’est nécessaire quand un soutien au long court devient indispensable.

Les psychologues ont aussi contribué à maintenir le lien avec les familles quand celles-ci n’étaient pas autorisées aux visites. Le téléphone ou les visioconférences permettaient un contact avec le monde extérieur. Tout cet accompagnement a été précieux notamment pour les personnes âgées.

Un dispositif téléphonique dédié au personnel a été mis en place dès le début, là aussi psychologues et psychiatres étaient mobilisés. Des groupes de débriefing ont été organisé à la demande des services.

Puis progressivement la première vague a désenflée laissant un peu de répit, cependant, dès la rentrée, il a fallu réorganiser l’hôpital pour faire face à la seconde vague.

Le dispositif d’accompagnement et de soutien aux professionnels s’est remobilisé. A ce jour, on observe un essoufflement, les effets de la première vague sont toujours présents : les souvenirs traumatiques, la fatigue…malgré des compétences acquises dans la prise en charge somatique du covid.

L’implication de la cellule psychologique pour l’hôpital auprès des personnels a conforté dans la nécessité de la prise en compte de la dimension psychique des personnels pour l’amélioration de la qualité de vie au travail.

Christine Darricau et Emily Karsinti (psychologues) et Romain Sicot et Sébastien Couet (Psychiatres).

Nous invitons les personnels qui en ressentent le besoin à se rapprocher de la médecine du travail et de Mme FRETIGNY (psychologue du personnel) LRB-FW 01 49 95 80 81 / SLS 01 42 38 53 43, des Hot-lines dédiées (Plateforme  psycho-traumatisme – Hôtel Dieu : 01 42 34 78 78,  APHP Nord  01-40-25-67-11 ou 19)